« Au bord d’un chemin »

Depuis plusieurs années, j’observe et photographie le renard dans les champs. Un jour, une jeune renarde est sortie du bois et s’est approchée de moi, curieuse, jusqu’à venir me sentir. Malgré l’émotion, j’ai réussi à la photographier… et même à filmer ce moment rare et précieux. Ce face-à-face a été un véritable déclic : dès lors, j’ai choisi de concentrer mes affûts sur les abords d’un chemin forestier, un lieu où les rencontres sont rares, mais toujours magiques.

Alain Bernard

C’est dans la ferme familiale de mon oncle, à Fontain, dans le Doubs, que ma passion pour la nature est née, très tôt. Après plusieurs années passées à travailler en région parisienne, j’ai ressenti le besoin de revenir à l’essentiel, aux racines de ce qui m’anime profondément : être au cœur de la nature, me fondre en elle.

Depuis un peu plus de quatre ans, je me consacre à la photographie, et plus précisément à la photographie animalière. Il y a trois ans, j’ai fait le choix de revenir vivre dans le Doubs. Très vite, le renard m’a fasciné. J’ai commencé à m’intéresser à son mode de vie, à ses habitudes, à ses lieux de passage…

J’ai décidé de photographier uniquement à quelques kilomètres de chez moi dans un périmètre de 5km autour ma maison. Je ne prends plus l’avion depuis des années. J’ai l’impression de préserver ainsi la nature à mon échelle. 

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est être dehors. Presque chaque jour, je pars en repérage, mais ce que je préfère, ce sont les heures passées en affût. Allongé au sol, comme un sniper, dissimulé sous un filet de camouflage, j’attends. Je peux rester là des heures entières à observer, à écouter le chant des oiseaux, le vent dans les feuillages, les cloches des Montbéliardes au loin… Je respire l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, et j’attends. C’est là que je me sens bien, bien ancré, en parfaite harmonie avec la terre.

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